vendredi 27 décembre 2013

Celui qui insulte Allah ou Son Messager ou l’Islam

Ibn Taymiya rapporte dans son ouvrage « as-Sârim al-Masloûl » page 513 :
 
قال محمد بن سحنون وهو أحد الأئمة من أصحاب مالك وزمنه قريب من هذه الطبقة: "أجمع العلماء أن شاتم النبي صلى الله عليه وسلم المنتقص له كافر والوعيد جار عليه بعذاب الله وحكمه عند الأمة القتل ومن شك في كفره وعذابه كفر."

« Mouhammad Ibn Sahnoûn, l’un des imams de la doctrine de Mâlik à une époque proche de ce groupe, a dit : « Les savants sont unanimes que celui qui insulte le prophète salla Allahou ‘alayhi wa salam ou le rabaisse, c’est un mécréant, et la menace d’Allah se réalisera sur lui ainsi que le supplice. Quant à son verdict, d’après la communauté, c’est la mort. Et quiconque doute de sa mécréance ou de son châtiment est mécréant. »


Apprenez que celui qui insulte Allah ou la religion ou le Messager est un mécréant apostat, qu’il fasse cela pour s’amuser ou de manière sérieuse, qu’il considéré cela licite ou non de même qu’il fasse cela dans un état de colère ou de tranquillité. Et son sang ainsi que ses biens sont licites, qu’il soit musulman ou qu’il soit dhimmi ou protégé par un contrat, qu’il soit un homme ou une femme. Et les preuves de ceci sont nombreuses:


Première preuve:

Allah dit : « Ceux qui injurient (offensent) Allah et Son messager, Allah les maudit ici-bas, comme dans l’au-delà et leur prépare un châtiment avilissant » [Sourate Al Ahzab 33:57]

1)      L’indication sur la mécréance de l’insulteur dans le verset ci-dessus :

- Une des indications sur la mécréance de l’insulteur, est que le Très Haut a dit : «Allah  les maudit ici-bas, comme dans l'au-delà ». La malédiction signifie le retrait de la miséricorde et celui qu’Allah a banni de Sa Miséricorde dans l’ici-bas et l’au-delà ne peut être que mécréant.
Nous précisons que ceci est différent de la malédiction lancée par le Prophète ou les croyants sous forme d’invocation contre quelqu’un dans l’ici-bas, comme par exemple lorsque le prophète (salla Allahou ‘alayhi wa salam) dit:
« Qu’Allah maudisse celui qui prend de l’usure et celui qui le donne » et « qu’Allah maudisse le  voleur ».

- La seconde indication est qu’Allah a mentionné : « châtiment avilissant ». La mention du châtiment avilissant dans le coran n’est renvoyée que pour évoquer le sort des mécréants. Allah dit: « Nous avons préparé un châtiment avilissant pour les mécréants » [Sourate an Nisa 4:37] et Il dit: « car un châtiment avilissant attend les infidèles! » [Sourate al Baqarah 2:90].
Quant aux croyants fautifs, Allah emploie l’adjectif "énorme" (al ‘adhim) ainsi que d’autre termes mais ne mentionne pas qu’Il leur réservera le châtiment "avilissant" (al mouhîn). Et ceci car Il a dit: « Et quiconque Allah avilit n’a personne pour l’honorer » [Sourate al Hadj 22:18]. L’avilissement signifie l’humiliation, le dénigrement et la honte… Et Allah est susceptible d’augmenter le châtiment qui ne convient qu’aux mécréants, quant aux croyants pécheurs ils sont châtiés mais pas avilis…

- La troisième indication dans ce verset est que le châtiment avilissant a été soigneusement préparé pour les mécréants : « …(Allah) leur prépare un châtiment avilissant ». En effet, l’enfer a été créé comme refuge pour eux, ils ne pourront ni en bouger ni en sortir. Allah dit: « Et craignez le Feu préparé pour les mécréants » [Sourate al-‘Imran 3:131].
Quant aux pécheurs parmi les croyants, il leur est possible de ne pas y entrer si Allah leur pardonne. Et s’ils y rentrent, ils en sortiront après un certain temps par leur Tawhid et leur Islam. 

2)      Quant à l’indication du verset sur le fait de le tuer :

- Comme indication sur le fait de le tuer il y a la parole du Prophète (salla Allahou ‘alayhi wa salam) tel que l’a rapporté al Boukhari et d’autres: « Qui s’occupera de Ka‘b Ibn al-Ashraf ? Il a offensé Allah et Son Prophète ! ».
Ce Ka‘b était un juif sous contrat, qui s’est mit à insulter les musulmans et leur religion. Le Prophète a considéré l’insulte de celui-ci comme une offense envers Allah et Son Prophète et a alors chargé quelqu’un de le tuer. Ainsi il a permis l’exécution du mécréant sous contrat s’il insulte Allah ou le Prophète ou la religion des musulmans.
Sachant que le dhimmi ou celui sous contrat a des droits que d’autres n’ont pas parmi les mécréants, que dire alors du mécréant qui n’est pas sous contrat ? Et si la sécurité et l’immunité du mécréant sous contrat sont annulées par l’insulte et l’injure de la religion de l’islam, alors de la même manière la sécurité et l’immunité du musulman sont rompues par les mêmes actes.

- L’indication sur le fait de tuer l’insulteur est la parole d’Allah : « Allah les maudit ici-bas, comme dans l’au-delà ». Or Allah dit à propos des maudits: « Des maudits, où qu’on les trouve, ils seront pris et tués impitoyablement » [Sourate al Ahzab 33:61]. Il nous apprend donc que leur exécution est permise. [Ceci est l’explication donné par Ibn Taymiya dans "al sarm al masloul ‘ala shatm al rassoul" page 42].


Seconde preuve:

La Parole d’Allah : « Ô vous qui avez cru! N'élevez pas vos voix au-dessus de la voix du Prophète, et ne haussez pas le ton en lui parlant, comme vous le haussez les uns avec  les autres, sinon vos oeuvres deviendraient vaines sans que vous vous en rendiez compte »
[Sourate Al-Houjourât 49:2].

L’indication que l’insulteur est mécréant dans ce verset est que le fait d’avoir toutes les oeuvres  rendues vaines est une particularité des mécréants. Allah dit: « Et ceux qui parmi vous qui abjureront leur religion et mourront infidèles, vaines seront pour eux leurs actions » [Sourate al Baqarah 2:217] et Il dit: « Si tu donnes des associés à Allah, ton oeuvre sera certes vaine » [Sourate az-Zoumar 39:65] Nous précisons qu’il ne faut pas confondre avec l’annulation d’un acte d’adoration précis qui peut être arrêté à cause de l’absence d’une condition de validité ou autres.

Donc si le fait de lever la voix au dessus de la voix du Prophète sans mauvaise intention, ni sentiment fait craindre aux compagnons que leurs oeuvres deviennent vaines et ne soit donc autre chose qu’un annulatif parmi les annulatifs de l’islam, que dire alors du fait d’insulter le Prophète ou d’insulter la religion provenant d’Allah ou d’insulter Allah lui-même? Point de doute que le coupable d’une telle action voit ses oeuvres s’annuler d’un plus haut niveau encore et qu’il est mécréant apostat s’il était à l’origine musulman. Ainsi, se rompt son contrat ou son statut de dhimmi et s’en va l’immunité de son sang et de ses biens.

L’Imam ‘Abdallah Ibn Ahmad Ibn Hanbal a dit: « J’ai questionné mon père à propos d’un homme (en colère) qui dit à un autre: "O fils de ci et ça, toi et Celui qui t’a créé!". Il a dit: "Cette personne a apostasié de l’islam". J’ai demandé: "Faut il lui trancher la tête ?". Il a répondu: "Oui, il faut lui trancher la tête » (Massa’il al Imam Ahmad p 431).


Troisième preuve:

La Parole d’Allah : « Et si tu les interrogeais, ils diraient très certainement: "Vraiment, nous ne faisions que bavarder et jouer." Dis: "Est- ce d'Allah, de Ses versets et de Son messager que vous vous moquiez?" Ne vous excusez pas: vous avez bel et bien rejeté la foi après avoir cru. Si Nous pardonnons à une partie des vôtres, Nous en châtierons une autre pour avoir été des criminels » [Sourate At-Tawba 9:65-66]

Ce verset montre que le fait de se moquer d’Allah ou d’une chose de la religion ou du Prophète est une mécréance et une apostasie après la foi. Ce verset a été révélé en raison d’un groupe qui, revenu du Jihad avec le Prophète, se mirent à se moquer d’entre les sahabas. Lorsque fut révélé ce verset ils s’excusèrent en disant: « Nous ne faisions que bavarder histoire de passer le temps », en d’autres termes « nous ne faisions que plaisanter et jouer et nous n’avions pas pour but de mécroire, nous ne pensions pas ce que nous disions ». Remarquez qu’Allah ne leur a pas dit : « Vous avez menti, plutôt vous pensiez ce que vous disiez ! » mais Il leur a dit: « Ne vous excusez pas: vous avez bel et bien rejeté la foi » sous entendu: « par cette action ci, vous avez mécru, même si elle n’a pas était fait par I‘tiqad (conviction du cœur) ».
Ceci est donc une preuve que celui qui se moque d’Allah ou de la religion ou du Prophète est mécréant, qu’il ait fait cela pour plaisanter ou de manière sérieuse, et qu’il pensait à la gravité de cette insulte ou non. Que dire alors du fait d’insulter qui est pire encore ?

Il y a dans cela une réfutation pour les têtes des murji’a qui pensent que la mécréance ne se manifeste que dans la croyance (I‘tiqad) ou dans le fait de se légiférer la chose (Istihlal), ou dans le reniement (Juhud)…etc.

Et si on demande: "Pourquoi le Prophète ne les a pas fait exécuter à partir du moment où ils ont mécru et apostasié par cette parole là ?"

Nous disons: le shaykh al Islam Ibn Taymiya a répondu à cela d’une manière semblable :
Ils se sont retranchés derrière le repentir comme c’est notifié dans les causes de la révélation, et cela est apparent dans Sa Parole : « Si Nous pardonnons à une partie des vôtres, Nous en châtierons une autre pour avoir été des criminels ». Donc celui qui s’est repenti d’un repentir sincère, Allah lui a pardonné et celui qui s’est repenti hypocritement et par crainte du véritable commandement a été protégé par cela dans l’ici-bas, et dans l’ici-bas uniquement. Quant au jour du jugement sa destinée sera la destinée des hypocrites. Et ceci est la raison pour laquelle le Prophète les a laissé et ne les a pas tous exécutés… Cet avis a également était défendu par l’Imam Ibn Hazm. (voir al mahala 207/11).


Quatrième preuve:

Nous avons évoqué l’histoire du juif Ka‘b Ibn al-Ashraf que le Prophète avait promis de ne pas aider les mécréants contre lui et de ne pas le combattre... Mais lorsqu’il a insulté le Prophète affreusement, le Messager d’Allah a dit comme mentionné dans le hadith agréé par tous: « Qui s’occupera de Ka‘b Ibn al-Ashraf ? Il a offensé Allah et Son Prophète ! » alors Muhammad Ibnu Maslama s’est levé et a dit: « Moi, Ô Messager d’Allah ! Aimerais-tu que je le tue ? » il répondit : « Oui… » jusqu’à la fin du hadith où est racontée l’histoire de son assassinat et ceci était un meurtre sans combat d’une armée, ni bataille... (Rapporté par Boukhari et Mouslim)

Ce juif était sous contrat, donc protégé dans sa personne et ses biens. Et malgré cela, lorsqu’il a  insulté le Prophète, son pacte qui spécifiait sa sécurité et son immunité s’est rompu et il a était tué. Et ce récit a été utilisé par l’Imam Shafi‘i pour dire que le dhimmi qui insulte le Prophète peut être tué et que son alliance de protection de sécurité est rompue.

Le dhimmi est le mécréant qui paye le tribut (Jizyah) à l’état islamique, qui se soumet à ses lois, qui respecte la religion des musulmans et ne prône pas son  shirk ou son kufr entre eux… Il mérite donc plus d’être tuer que celui qui n’a même pas de pacte ni le statut de dhimmi et qui insulte Allah ou Son Prophète ou la religion des musulmans.
Et il en va de même pour celui qui est à l’origine musulman s’il insulte, car si le mécréant sous contrat, juif ou chrétien ou autre, est exécuté s’il insulte notre religion ou Prophète alors qu’il ne croit pas en notre Prophète ou notre religion, plutôt il croit en leur fausseté et ne les suit pas, alors celui qui se réclame de l’islam et qui sait que l’islam est la vérité et qui témoigne qu’Allah est son Seigneur et Patron et que Muhammad est le Messager d’Allah puis qui insulte Allah ou sa religion de vérité ou son Prophète, l’élu Muhammad est pire que celui-ci.


Cinquième preuve:

Ce qui a été rapporté par al Sha'bi d’après ‘Ali à propos d’une juive qui a injurié le Prophète et qui était insolente à son égard, alors un homme l’a étranglé jusqu’à ce qu’elle meurt et le Prophète a laissé faire et n’a pas réclamé le prix du sang (Rapporté par Abou Daoud et d’autres).

Shaykh al Islam a dit: « Ce hadith est bon et al Sha‘bi a vue ‘Ali et l’a rapporté de lui. Et même s’il y avait un intermédiaire, al Sha‘bi est considéré par les savants comme quelqu’un de véridique dans ses rapports et ils ne lui connaissent de moursal (hadith remontant au Prophète) sans qu’il ne soit authentique. Et il est parmi les plus savantes personnes dans les récits provenant de ‘Ali et parmi ses plus grands compagnons. Et ce hadith est renforcé par le récit d’Ibn al ‘Abbas ». (fin de citation)

Et il (Ibn Taymiya) dit: « Ce hadith est une indication sur la permission de tuer une femme  qui injurie le Prophète et une preuve sur le fait de tuer le dhimmi et de tuer le musulman ou la musulmane, s’il insulte. De plus, cette femme était dépositaire d’une trêve puisque lorsque le Prophète a dirigé Médine et qu’il a appelé l’ensemble des juifs et ceux qui y résidaient, ils ont  cosigné inconditionnellement et il n’a pas appliqué sur eux la jiziyah ». (fin de citation)

Et il est connu que la femme mécréante est, chez les musulmans, protégée du fait d’être tuée, de par  son statut de femme et ce même si elle n’est pas dhimmi ou sous contrat parce que le Prophète a  interdit le meurtre de femmes durant la bataille, du moins de celles qui ne sont pas des guerrières combattantes. On apprend ainsi que celle qui insulte Allah ou Sa religion ou Son Prophète ou  qui les injuries ont le statut de la combattante qui fait la guerre à la religion d’Allah. Et cela est également une preuve pour la seconde question, concernant la permissivité de tuer celui qui insulte Allah ou Sa religion ou Son Messager pour un musulman isolé.
Si le dirigeant manque à appliquer sur la population islamique le jugement révélé par Le Tout Miséricordieux ou que le gouvernement est aux mains des têtes de la mécréance, parmi ceux qui ne se soucient pas du jugement d’Allah ou offensent le Tout Miséricordieux… et bien on a dans ce hadith l’exemple d’un homme qui a tué cette femme de lui même, sans revenir (demander l’autorisation) au Prophète. Lorsque le Prophète a entendu parlé de l’affaire, il ne lui a pas reproché le meurtre de cette femme et n’a pas ordonné de verser le prix du sang. Il n’a pas dit non plus que ceci était réservé au dirigeant et de son ressort, et il ne l’a pas considéré comme un mounkar, ni n’a réprimandé celui qui l’a fait, plutôt il a approuvé et a laissé verser son sang...

Et le Shaykh al Islam a justifié cela en disant: « Et ceci, car il est obligatoire de le tuer dans le sens où il complote contre la religion et la perverti, et ce n’est donc pas comparable au fait de tuer à cause du péché d’adultère ou autre » (voir résumé de al sar al masloul pg 61)

Il y a donc en cela une différence entre l’application des peines légales des désobéissants pour le reste des péchés et entre la peine légale de celui qui lance des propos injurieux au Seigneur des mondes ou Sa religion ou sur le Prophète de tous les musulmans. Donc pour le fait de tuer celui qui insulte Allah, s’il s’agit d’une peine parmi les peines légales, elle est comparable au fait de tuer un combattant qui fait la guerre aux musulmans. Or, celui qu’il est nécessaire de tuer, "il est permit à tout le monde de le tuer" (règle de jurisprudence énoncée par Ibn Taymiya pg 268).

Le Shaykh al Islam a dit dans le même sujet: « Et il y a beaucoup [de choses dites] sur le fait de tuer l’insulteur sans l’accord préalable de l’Imam, et ceci est [en règle général] un droit réservé à l’Imam (le dirigeant), cependant l’Imam doit gracier celui qui a appliqué une sentence obligatoire sans son consentement préalable » (fin de citation).

Ceci est un droit réservé lorsqu’il y a présence de l’Imam appliquant sur la population islamique le jugement par la shari‘a du Tout Miséricordieux. Par contre s’il n’y a pas de tel Imam et que le gouverneur fait partie des têtes de la mécréance qui poussent les gens à adorer sa propre législation de mécréance, alors il n’y a pas dans cela une violation du droit d’un musulman, mais il y a plutôt une violation "du droit" du Taghout mécréant. Et ceci est une application pratique du désaveu de leur personne ainsi que du  reniement de leurs lois forgées. Que soit donc facilité cela et bénit soit celui qui viole "ce droit" (du taghout).


Conséquence :

Comme le sang du critiqueur de la religion d’Allah ou de l’insulteur d’Allah ou du Prophète est permis, sa sentence est celle relatif au sang de celui qui combat les musulmans, qu’il soit homme ou femme, et peu importe que fût sa religion et sa doctrine. De la même manière, pour la sentence relative à son argent, il appartient à celui qui le tue parmi les musulmans.

Le Prophète, dans un hadith que rapporte Boukhari dans son sahih, a dit: « Celui qui tue un  combattant obtient sa dépouille ».
Les mots "celui qui tue un combattant" signifient : parmi les  mécréants combattant, et le mot "dépouille" signifie: tout ce qui se trouve avec le mécréant lorsqu’il l’a tué comme monture, habit, chamelle de bonne race, arme ou argent.

Le prophète n’a pas voulu dire: « Ceci est restreint au situation de combat dans la bataille » parce que le  texte est général, donc ceci est permis qu’il l’ait tué durant la bataille ou qu’il l’ait tué après l’avoir  ligoté ou par ruse. L’exemple est à prendre dans le sens général du texte et il ne convient pas de le  restreindre à la cause. Ibn Hazm a répondu à cela dans son mahala et a ôté les doutes de  celui qui a embelli la modification de cette généralité (cf mahala 7/336 question 955).

Al Boukhari, dans son Sahih, rapporte un hadith de Salama Ibnul Aqwa’ qui confirme cela : « Arriva auprès du Prophète un oeil parmi les mushrikin (càd un espion ou agent travaillant à la solde des koufar combattant la religion d’Allah et des musulmans). Il s’assit auprès de ses compagnons qui discutaient puis changea de place. Le prophète dit alors: « sollicitez le et tuez le ! ». Salama dit: « alors je l’ai tué ». Le Prophète distribua ensuite ses dépouilles » (voir Fath al Majid 6/168).

Ceci pour montrer qu’un compagnon a tué quelqu’un et a pris ses dépouilles après l’avoir suivi jusqu'à ce qu’il fasse baraquer sa chamelle, sans que ce soit dans un contexte de bataille ni une guerre, comme cela est affirmé chez d’autres rapporteurs qu’al Boukhari.

Apprenez donc que ceci est parmi les meilleurs gains car c’est le butin qu’Allah a rendu licite pour cette oummah contrairement aux restes des communautés et notre Prophète n’était ni forgeron ni menuisier mais il était un combattant et son salaire et son gagne-pain provenaient de là, comme le mentionne le hadith: « Mon rizq (fortune, vivre) a était placé à l’ombre de ma lance » (Rapporté par Ahmed et Ibn Maja).

La généralité du premier récit confirme absolument ce verdict même si le dirigeant musulman est absent... Le prouve également ce que fit Abu Bassir quant il s’infiltra dans la caravane des Qouraïch et leur troupe de voyageurs. En effet, Abu Bassir n’était pas entré avec le consentement officiel de l’Etat Islamique et ne pouvait même pas faire cela en vertu des clauses  présentes dans le pacte qui a été conclu entre le Prophète et les mécréants de Qouraïch. Pour  preuve, les Qouraïch ne demandèrent pas au Prophète de verser le prix du sang de l’ouvrier qu’a  tué Abou Bassir ni ne l’ont responsabilisé de ce qu’il a pillé de leur caravane et troupe de voyageurs.
En fait, leur relation avec le Prophète était alors celle de mécréants sous contrat. Mais par rapport à Abou Bassir, ils étaient des mécréants combattant car il était toujours pourchassé par eux puisqu’ils ont tenté de le capturer et de le tuer. Et en rapport avec cette histoire, on a dans le sahih d’al Boukhari un résumé  englobant l’histoire du pacte de Houdaybiya. Vous la trouverez dans "Le chapitre des conditions" sous l’intitulé "Conditions du Jihad et des accords avec les ennemis.." (Sahih Boukhari 5/329).

Dans cette histoire ci, il y a un autre intérêt majeur : le fait qu’il y a ici une règle  importante qu’il faut observer dans de telles situations: c’est qu’il ne s’en est pas suivi de préjudice à autre que lui parmi les musulmans. Donc ce qu’a fait Abou Bassir n’a pas été imputé au Prophète et ses compagnons et n’a pas porté préjudice au groupe des musulmans. Pour cela, il  faut analyser la balance des intérêts (mizanu-l-massaleh) et celle des dégâts islamiques (al mafased al-shar‘iyah), voir les choix du moment et les opportunités présentes et s'il faut vraiment avoir recours à un escadron ainsi qu'à la ruse et tout autre moyen légiféré avec les mécréants qui nous combattent. Le Mouwahid à notre époque est une marchandise précieuse et un objet rare. On ne doit pas permettre son effusion de sang en échange du sang d’un seul porc. Il convient donc d’être avare pour ce qui est plus grave et qui est une plus grande exaction chez les ennemis. Dans la biographie de l’élu on voit que sa considération augmentée dans ce genre de question.
Et celui qui est affaibli dans pareil cas, il ne lui est pas permis de s’asseoir ni de manger ni d’être  souriant en face de l’insulteur. Plutôt il est obligatoire de le désapprouver par la langue s’il ne peut le faire par la main et s’il est affaibli dans sa langue, il doit faire apparaître la colère sur son visage, blêmir (de rage) pour l’affliger et qu’il s’éloigne de son assemblée par peur de devenir comme lui car Allah dit: « Dans le Livre, Il vous a déjà révélé ceci: lorsque vous entendez qu’on renie les versets (le Coran) d'Allah et qu'on s'en raille, ne vous asseyez point avec ceux-là jusqu'à ce qu' ils entreprennent une autre conversation. Sinon, vous serez comme eux. Allah rassemblera, certes, les hypocrites et les mécréants, tous, dans l'Enfer » [Sourate An-Nisa’ 4:140]

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