Il
laisse passer beaucoup d'occasions de faire le bien: il ne maintient
pas les liens du sang, il ne fait pas
l'aumône, refuse de s'acquitter de la Zakât. Et s'il lui arrive de
dépenser ses biens en faveur de ses proches ou des pauvres, il ne le
fait qu'à contre coeur. Il a beau essayer, il ne parvient
pas à dépenser ses biens, comme le montre ce hadith rapporté par
Al-Boukhâri (3/1443) et Mouslim (1021), d'après Abou Hourayrah (radi
Allahu 'anhou), qui entendit le Messager d'Allah
(salallah'alayhi wa salam) dire:
"L'avare
et le généreux sont comparable à deux hommes portant chacun une cotte
de maille lui couvrant la
poitrine jusqu'à la clavicule. Chaque fois que le généreux fait un
don, son armure s'allonge et finit par lui couvrir le corps - jusqu'aux
orteils - sans rien laisser de sa peau à l'air. Quant à
l'avare, chaque fois qu'il souhaite dépenser de ses biens, les
mailles de son armure se bloquent et il tente, en vain, de les élargir."
Ibn Al-Qayyim, qu'Allah lui fasse miséricorde, affirme dans Sahîh Al-Wâbil As-Sayyib (p.67):
"L'avare
se privant des actes de bienfaisance et étant empêché de faire le bien,
sa rétribution est de
même nature: il est oppressé, privé de toute paix intérieure,
impuissant à faire quoi que ce soit, petit, jamais heureux, toujours
angoissé et triste. Ses besoins ne sont jamais satisfaits et il
n'est jamais aidé. Il est donc à l'image de l'homme portant une
armure, les mains au niveau du cou, si bien qu'il ne peut ni les
retirer, ni les remuer. Pire, chaque fois qu'il veut retirer ses
mains ou élargir cette armure, chaque anneau de son armure reste à
sa place. Ainsi en va-t-il de l'avare, chaque fois qu'il veut faire
l'aumône, son avarice l'en empêche, si bien que son coeur
reste enfermé dans sa prison. A l'inverse, le coeur de celui qui
fait l'aumône s'épanouit chaque fois qu'il fait la charité, sa poitrine
s'élargit de bonheur à l'image de cette armure qui porte
et qui s'élargit. Chaque fois qu'il fait l'aumône, sa joie augmente
et son bonheur s'amplifie. Et s'il n'y avait dans l'aumône que cet
intérêt, cela suffirait à inciter le serviteur d'Allah à la
multiplier et à s'empresser de faire la charité. Le Très Haut dit:
[Heureux sont ceux qui se préservent de leur cupidité] (sourate Al-Hachr, verset
9.)
Titre: Les ruses de satan
Page: 176
Edition: Dar Al Muslim
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