Le statut du mariage contracté par
une femme avec quelqu’un qui participe à la célébration du Mawlid et
pratique quelques innovations
Je comprends que cela constitue une innovation en Islam. Mais la difficulté réside dans le fait pour une musulmane d’épouser quelqu’un qui célèbre le Mawlid. Là où je réside les gens considèrent cette célébration comme un acte cultuel.
A cette occasion, on invite les gens à participer à la cérémonie au cours de laquelle on récite certains hadiths et entonne certains chants et prononce une prière tandis que les gens restent debout en chantant.
Je souhaite que la fatwa diffusée sur votre site vise à propos de ce comportement.
Quant à la question, elle est la suivante : Peut une musulmane se marier avec quelqu’un qui se comporte de la sorte ? La question la plus difficile que je crains de poser est : Peut on qualifier de musulman celui qui perpétue un tel comportement ?
Louanges à Allah
Cela dit, s’agissant du statut de la célébration du Mawlid et
la question de savoir si celui qui le fait est un musulman, vous trouvez une
réponse détaillée dans la rubrique de ce site intitulée « sujet relatif
aux évènements occasionnels ».
En somma, ceux qui se
livrent à cette pratique appartiennent à nombreuses catégories en fonction
des pratiques aux quelles ils se livrent.
Il est vrai toutefois
que la célébration du Mawlid est en elle-même une innovation, mais le jugement
à formuler à l’égard de celui qui l’organise dépend de la nature des violations
de la loi qu’il commet. Ces violations peuvent être assez graves pour conduire
au chirk, voire à l’apostasie. Ce serait le cas si l’organisateur commettait
un acte entraînant une mécréance incontestable comme l’invocation d’un autre
qu’Allah ou l’attribution au prophète (bénédiction et salut soient sur lui)
de qualités divines ou choses semblables. Si l’organisateur ne va pas jusqu’à
cette extrémité, il est pervers mais pas mécréant. Et le degré de la perversité
dépend de la gravité des violations et des innovations qu’il pratique.
Quant à la question du mariage avec un homme qui participe à
de telles cérémonies, son statut varie selon l’attitude de l’intéressé. S’il
commet des péchés qui entraînent la mécréance, il n’est en aucun cas permis
de l’épouser, car Allah dit : « Et n'épousez pas les femmes associatrices
tant qu'elles n'auront pas la foi, et certes, une esclave croyante vaut mieux
qu'une associatrice même si elle vous enchante. Et ne donnez pas d'épouses
aux associateurs tant qu'ils n'auront pas la foi, et certes, un esclave croyant
vaut mieux qu'un associateur même s'il vous enchante. Car ceux-là (les associateurs)
invitent au Feu; tandis qu'Allah invite, de par Sa Grâce, au Paradis et au
pardon Et Il expose aux gens Ses enseignements afin qu'ils se souviennent! »
(Coran, 2 : 221) Tout contrat établi à cet effet serait nul selon l’avis
unanime des ulémas.
Si celui qui perpétue
des innovations n’en arrive pas à tomber dans la mécréance, les ulémas nous
ont sévèrement mis en garde contre l’établissement d’unions matrimoniales
avec des partisans des innovations. A ce propos l’imam Malick (Puisse Allah
lui accorder Sa miséricorde) dit : « L’on n’épouse pas des femmes
issues des innovateurs et on ne leur donne pas de femmes à épouser et on ne
les salue pas ». Al-Mondawwana, 1/84. L’imam Ahmad (Puisse Allah
lui accorder sa miséricorde) dit presque la même chose.
Les Quatre imams (Puisse
Allah leur accorder sa miséricorde) ont décidé que l’égalité de rang social
entre l’homme et la femme fait partie des choses dont il faut tenir compte
avant de conclure un mariage. Un homme pervers n’est pas l’égal d’une femme
droite et pieuse. Car Allah a dit : « Celui
qui est croyant est-il comparable au pervers? (Non), ils ne sont point égaux » (Coran, 32 :18).
Nul doute que l’introduction
d’innovations dans la religion relève des pires formes de perversion. Et tenir
compte de l’égalité des rangs sociaux signifie que si la femme découvrait,
après la conclusion du mariage, que le mari était pervers ou si ses parents
faisaient la même découverte, la femme ou ses parents pourraient s’opposer
au maintien du contrat de mariage, voire en demander l’annulation. S’ils renoncement
à ce droit, le contrat reste valide.
Voilà pourquoi, il faut se méfier de ce genre de mariage. Cette
méfiance se justifie d’autant plus que la direction du ménage revient à l’homme.
Ce qui lui permettrait d’exercer des pressions sur la femme et la contraindre
à tomber dans les innovations ou de s’écarter de la Sunna dans certaines affaires.
S’agissant des enfants
nés du mariage le risque qu’ils courent est plus grave, car leur père pourrait
leur inculques ses innovations de sorte qu’ils grandissent à l’écart de la
Sunna. Ce qui serait une source de gène et de malaise pour la mère engagée
dans la voie de la Communauté des sunnites strictes.
En somme, le fait pour
une femme d’épouser un musulman qui perpétue des innovations est très reprouvé
en raison des fâcheuses conséquences qui peuvent en découler et de nombreux
intérêts dont il ne permet pas de réaliser. Et quiconque abandonne une chose
pour complaire à Allah, celui-ci la lui remplace par une chose meilleure.
Se référer à Mawqif ahl as-Sunna wa al-djama’a min ahl al-ahwaa
wa al-bidaa par Dr Ibrahim ar-kouhayh, 1/373-388 Allah le sait mieux.
Cheikh Muhammed Salih Al-Munajjid
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire